Les Spaces de la Fabrique Décoloniale

Aujourd'hui dans le Space de la Fabrique Décoloniale, nous abordons la question de l'afrofuturisme, ou plutôt des afrofuturismes, en présence de Nadia Chonville, sociologue et autrice, Grégory Pierrot, professeur de littérature afro-américaine à University of Connecticut (Stanford), Michael Roch, auteur de science-fiction et directeur littéraire chez Zist, et Adeline Rapon, artiste photographe.

Zaka demande à nos intervenants la définition d'afrofuturisme (03:30), Darling demande s'il est possible pour une personne maghrébine d'écrire de l'afrofuturisme (10:20), Zaka demande si l'afrofuturisme est forcément un utopisme : Michael fait la version sympa, Nadia la version méchante (30:03), Topoo demande si l'afrofuturisme a une vocation revendicative ou bien si c'est quelque chose de neutre (40:08), Zaka pose une question brûlante : un blanc peut-il écrire de l'afrofuturisme (45:05), à qui doit profiter le succès de l'afrofuturisme ? (58:18), Drift Thee Stallion du public demande si l'afrofuturisme doit-être réaliste en terme des éléments culturels utilisés (01:08:50), Adeline Rapon nous parle de sa découverte de l'afrofuturisme et de son travail photographique sur le sujet (01:23:25), Quel est le futur de l'afrofutrisme (01:34:17), Dominique Aurélia demande si l'afrofuturisme replace la Poétique de la Relation d'Edouard Glissant (01:41:22) Tous les intervenants font leurs recommendations (01:43:54)

La Fabrique décide d'élargir ses horizons en abordant la question de l'élection présidentielle au Brésil et de la tentative de coup d'État le 9 janvier 2023. Pour cela nos hôtes accueillent Ana Catharina Santos Silva, docteur en civilisation américaine, et Eudes Lopes, docteur en anthropologie.

Zaka et Clément parle de la pertinence d'aborder la question brésilienne quand on est antillo-guyanais (05:46), Zaka accueille Ana Catharina afin qu'elle explique toute l'importance de la figure de Lula (14:26), Zaka tente un parallèle historique ambitieux, Ana Catharina améliore le propos (31:53), de l'héritage du racisme systémique en Amérique Latine et de Jair Bolsonaro (43:20), Eudes Lopes nous rejoint pour parler contexte géopolitique (48:00), Myriam demande à Eudes où nous en sommes de l'Union des Nations Sud-Américaines (UNASUR) (01:03:30), Zaka demande à Eudes si l'intégration régionale est une solution à l'intégration de l'Amérique Latine (01:27:40)

"Scandale", "crime d'État", "génocide", "écocide", "tragédie"... voici les termes utilisés pour la pollution massive au chlordécone qui concerne les Antilles Françaises, un scandale sanitaire, humanitaire et écologique qui s'étend sur plus de cinquante ans.  Après une commission d'enquête parlementaire, l'affaire a été portée devant les tribunaux, plainte qui a abouti à un non-lieu même si les magistrats reconnaissent une faute de l'État.

Nous avons réunis plusieurs parties prenantes pour participer à cet espace de discussion avec plus de 200 personnes en live.

Le philosophe Malcom Ferdinand aborde le contexte historique de la pollution au chlordécone et des différentes responsabilités (07:40), l'avocat Christophe Lèguevaques qui porte la plainte de l'Association Vivre fait un retour sur les différentes procédures (17:20) Malcom aborde les enjeux actuels du chlordécone et pourquoi il faut maintenir la mobilisation (34:30) Charlotte Minvielle du parti Europe Écologie les Verts deamnde ce que peuvent faire les partis nationaux d'opposition (36:30), Dominique Aurélia et Malcom Ferdinand échangent sur la cartographie des sols et la durée de la pollution des sols (40:40) Zaka demande à Malcom combien de temps il faudrait pour arriver au zéro chlordécone (52:40) Patricia Chatenay-Rivauday de l'Aassociation "Vivre", une des parties civiles de la plainte, pose la question de l'existence actuelle de stocks de chlordécone sur nos territoires (56:06) Mojo Jojo du public demande si les fruits produits aux Antilles sont exportables et débat avec Clément et l'ingénieure agronome Kora Bernabé (1:00:51), nous commençons notre deuxième partie sur les pistes et stratégies pour résoudre la crise, Patricia nous indique qu'il faudrait un milliard d'euros (01:15:40) Tom du public nous demande s'il ne faudrait pas porter l'affaire devant les cours européennes (01:24:50) Clément nous renseigne sur les différents programmes scientifiques portés par l'Université des Antilles (01:33:10) Zaka parle de l'échelle nécessaire pour dépolluer les sols et des enjeux que cela implique (01:36:00) Clément réagit aux arguments de Patricia sur la nécessité ou non de collaborer avec l'État (01:38:00) Zaka fait réagir le député de la Martinique Jiovanny William sur les enjeux politiques et législatifs, il annonce des actions d'envergure (1:49:30)

Ce Space a été organisé par la Fabrique Décoloniale et Zist et produit par Zaka Toto pour Zist.

La Martinique connaît cette année une consultation publique sur ses symboles et représentations lors des manifestations sportives et culturelles. C'est le deuxième processus engagé de la sorte depuis 2018. L'enjeu symbolique, politique et culturelle pour cette région française d'Amérique qui connaît un statut politique particulier est lourd. La précédente consultation avait suscité un mouvement contestataire qui a duré plusieurs années.

Considérée par une partie de la population comme caduque, notamment par l'exclusion de drapeaux issues  des luttes anticolonialistes historiques de l'île, une deuxième consultation fut lancée en Novembre 2022 par la nouvelle mandature de Serge Letchimy. Cette consultation connaît aussi quelques soubresauts. Aussi bien sur la sélection et la qualité des drapeaux que sur la plateforme technique. Les échos sont revenus jusqu'à l'Associated Press et le Washington Post qui parlent "d'attaques de bots".

Ce qui est intéressant avec ce débat c'est qu'il nous permet d'aborder une question décoloniale sur une communauté politique "en train de se faire", sur la méthode, les outils, et comment se construit un processus démocratique dit légitime. Nous avons profité du contexte pour aborder différentes questions.

Clément fait un point sur la première consultation de 2018 et ce qui est arrivé au drapeau Ipséité (06:30), puis Zaka parle de l'histoire des drapeaux et emblèmes de la Martinique et notamment du drapeau dit Rouge Vert Noir, le drapeau historique nationaliste de la Martinique, de Marcus Garvey à Garcin Malsa (15:30),  Myriam et Clément se demande si le colibri ne serait pas un peu doudouiste (29:30), Clément demande si c'est une bonne idée d'utiliser des symboles et emblèmes anticolonialistes comme symbole officiel au sein de l'État français (37:22), Elizabeth demande si cette consultation est pertinente et si la Martinique a vraiment besoin de drapeaux (49:40), nous avons ensuite discuté des différents hymnes présents lors de la consultation (1:08:40), Nadia se demande si nous ne sommes pas tous un peu déçu par tout ça (1:29:00).

Ce Space a été organisé par la Fabrique Décoloniale et Zist et produit par Zaka Toto pour Zist.